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Business plan bar : étude de marché, prévisionnel financier, licences obligatoires, plan de trésorerie. Le guide complet pour ouvrir votre bar avec un dossier qui convainc les banques.

Ouvrir un bar, c'est le projet de beaucoup. L'ambiance, la convivialité, les rencontres, devenir un lieu de vie du quartier. Sur les réseaux sociaux, ça a l'air fun et spontané.
Dans la vraie vie, c'est un des projets les plus risqués de la restauration. 40 à 50% des bars ferment dans les 3 premières années. Pas parce que l'ambiance n'était pas sympa. Parce que le business plan était bancal, l'emplacement mal choisi, ou la trésorerie sous-dimensionnée.
Un bar, c'est avant tout une entreprise. Avec des marges variables (20 à 40% selon les produits), des charges fixes importantes (loyer, personnel, licences), une forte saisonnalité, et une réglementation stricte.
Un bon business plan, ce n'est pas un document pour rassurer la banque. C'est votre feuille de route, l'outil qui vous permet de vérifier que votre projet peut être rentable avant d'investir vos économies et les 18 prochains mois de votre vie.
Voici tout ce qu'il faut savoir pour construire un business plan de bar réaliste, complet et convaincant.
Un bar peut avoir des marges brutes de 70 à 80% sur les boissons alcoolisées (cocktails, vins, bières pression), mais seulement 30 à 40% sur les softs et 50 à 60% sur la petite restauration si vous en proposez.
Cette variabilité des marges signifie qu'une erreur dans le mix produit (trop de softs, pas assez d'alcool) peut tuer votre rentabilité.
Un client de bar dépense en moyenne 8 à 15 € par visite (1 à 2 consommations). C'est beaucoup moins qu'au restaurant (25 à 40 €). Pour être rentable, vous devez faire du volume et de la rotation.
Dans la plupart des villes, il y a déjà beaucoup de bars. Si vous n'avez pas un concept différenciant, un emplacement stratégique ou une ambiance unique, vous allez vous noyer dans la masse.
Licences de débit de boissons (licence III ou IV), permis d'exploitation, normes d'hygiène, horaires d'ouverture réglementés, sécurité incendie, nuisances sonores... Un oubli peut vous coûter une fermeture administrative.
Un business plan complet fait entre 20 et 40 pages. Il se structure en 7 grandes parties.
C'est la première chose que le banquier va lire. Si ce n'est pas clair et convaincant, il ne lira pas la suite.
Le concept du bar : Type de bar (bar à vin, bar à cocktails, bar de quartier, bar lounge, bar à thème, bar sportif), ambiance, proposition de valeur unique.
Exemple : "Bar à cocktails moderne avec mixologie créative et produits artisanaux. Positionnement milieu-haut de gamme (cocktail moyen 12 €), ambiance lounge avec DJ sets le week-end. Zone : centre-ville de Bordeaux."
La proposition de valeur : Pourquoi les clients viendraient chez vous plutôt qu'ailleurs ? Qualité des cocktails ? Ambiance ? Prix ? Animations ? Musique live ?
Les objectifs financiers : CA prévisionnel année 1, 2, 3. Seuil de rentabilité. Marge nette attendue.
Le financement recherché : Combien vous avez besoin, pour quoi faire, comment vous allez rembourser.
L'équipe : Qui vous êtes, votre expérience en bar/restauration, qui sont les barmen, qui gère la salle.
En bar, l'emplacement c'est 70% du succès. Encore plus qu'au restaurant.
Ce qu'il faut analyser :
Le flux de passage : Combien de personnes passent devant votre local en soirée (pas en journée, les bars vivent le soir) ? Y a-t-il des bars/restaurants à proximité qui drainent du monde ? Y a-t-il des cinémas, théâtres, salles de concert ?
Un bar en hypercentre avec forte vie nocturne a un potentiel énorme. Un bar dans une rue résidentielle calme doit miser uniquement sur les habitants et une forte notoriété.
Le profil de la zone : Quartier festif (forte vie nocturne, jeunes, étudiants) ? Quartier d'affaires (after-work en semaine, vide le week-end) ? Quartier résidentiel (clientèle locale, ambiance plus calme) ? Zone touristique (forte saisonnalité) ?
Votre concept doit être adapté. Un bar à cocktails haut de gamme dans un quartier étudiant à petits budgets, ça ne marche pas.
Les horaires de vie : Le quartier vit-il en semaine ou le week-end ? En journée ou en soirée ? Comprendre les rythmes du quartier est essentiel.
La visibilité : Le local est-il visible de loin ? Y a-t-il une terrasse ? Est-il en angle de rue ? Ces détails font une énorme différence.
Listez tous les bars dans un rayon de 500 mètres.
Pour chacun :
Cette analyse vous permet de trouver un positionnement différenciant. Si tous les bars du quartier sont des bars de nuit bruyants, il y a peut-être de la place pour un bar à vin intimiste. Si le quartier n'a que des bars traditionnels, un bar à cocktails moderne peut se démarquer.
Qui sont vos clients ? Quel âge, quel budget, quelles habitudes de sortie, quelles attentes (ambiance calme/festive, musique, animations, terrasse) ?
Un bar pour étudiants ne se gère pas comme un bar pour trentenaires CSP+. Les prix, l'ambiance, les horaires, la communication sont différents.
Exemple concret :
Cible : actifs 25-40 ans, quartier d'affaires, after-work en semaine. Attentes : ambiance décontractée, cocktails créatifs, planches à partager, happy hour 18h-20h. Horaires clés : mardi-jeudi 18h-minuit. Plus calme le week-end. Conséquence : vous faites 70% de votre CA sur 15 heures par semaine. Personnel renforcé ces soirs-là, équipe réduite le week-end.
Cible : étudiants et jeunes actifs 20-30 ans, quartier festif, sorties week-end. Attentes : prix accessibles (bière 4-5 €), ambiance DJ/musique, possibilité de danser, ouvert tard. Horaires clés : jeudi-samedi 20h-2h du matin. Conséquence : vous faites votre CA sur 18 heures par semaine. Il faut du volume et de la rotation. Marge unitaire faible, compensée par le volume.
Décrivez précisément votre bar.
La carte de boissons : Spécialisation (vins, cocktails, bières craft, spiritueux) ? Produits artisanaux/locaux ? Carte courte ou large ?
L'erreur classique : vouloir tout faire. 50 cocktails, 100 références de spiritueux, 30 bières, 50 vins. Résultat : gestion des stocks complexe, formation du personnel longue, clients perdus devant une carte trop dense.
Mieux vaut une spécialisation claire avec une carte maîtrisée.
La petite restauration (si vous en proposez) : Planches de charcuterie/fromage ? Tapas ? Burgers ? La restauration complète nécessite une cuisine aux normes, du personnel supplémentaire, et complexifie la gestion.
Beaucoup de bars se limitent à de la petite restauration froide (planches, chips, olives) pour éviter cette complexité.
Le positionnement prix : Ticket moyen visé. Cohérent avec votre zone et votre cible.
Exemples :
L'ambiance : Lounge, festif, cosy, sportif, branché, vintage, industriel... L'ambiance doit être cohérente avec le concept et la cible.
Comment allez-vous attirer les clients ?
Communication digitale :
Animations et événements :
Fidélisation :
Budget marketing : 3 000 à 8 000 € la première année.
Superficie, agencement, nombre de places (debout + assises), bar, arrière-bar, réserve, sanitaires, terrasse.
Budget d'aménagement réaliste :
Total aménagement : 60 000 à 160 000 € selon la taille et le standing.
Équipe type pour un bar de 60-80 places :
Masse salariale mensuelle : 8 000 à 12 000 € charges comprises.
Les soirs calmes (lundi-mercredi), vous pouvez tourner avec 1 barman + vous. Les soirs chargés (jeudi-samedi), vous avez besoin de 2 barmen + 1 serveur.
Pour un bar solo : EURL ou SASU.
L'EURL : protection patrimoniale, gérant TNS (charges autour de 45%), comptabilité complète.
La SASU : protection patrimoniale, président assimilé salarié (charges autour de 65%, meilleure couverture sociale), plus de souplesse.
Pour un bar à plusieurs : SARL ou SAS.
Notre recommandation : pour un bar de taille moyenne (CA 300 000 à 600 000 €), l'EURL ou la SARL sont les plus adaptés.
Total investissement : entre 150 000 et 400 000 € selon la taille, l'emplacement et le standing.
Exemple pour un bar à cocktails, 60 places, ticket moyen 15 €, ouvert 6 jours/semaine :
Année 1 :
Charges :
Total charges : 182 000 € Résultat net : 14 000 € (5% de marge nette)
Sur ces 14 000 €, vous devez vous rémunérer et rembourser vos emprunts. Si vous avez emprunté 150 000 € sur 7 ans à 4%, vous remboursez environ 22 000 € par an.
Résultat : vous êtes en déficit de 8 000 € la première année.
C'est normal. Un bar met 12 à 18 mois à atteindre son rythme de croisière.
Avec 15 000 € de charges fixes mensuelles et 70% de marge brute, votre seuil de rentabilité est à 21 400 € de CA/mois.
Soit environ 710 € par jour (sur 30 jours). Avec un ticket moyen de 15 €, ça fait 47 clients par jour.
Dans un bon emplacement avec forte vie nocturne, c'est atteignable. Dans une zone calme, c'est très difficile.
Les 3-4 premiers mois sont déficitaires. D'où l'importance d'avoir 30 000 à 60 000 € de trésorerie de départ.
Un bar, c'est une des activités les plus réglementées.
Les licences obligatoires :
Licence III : Autorise la vente de boissons fermentées (bières, vins, cidres) et de boissons non alcoolisées. Ne permet PAS la vente de spiritueux.
Licence IV : Autorise la vente de TOUTES les boissons alcoolisées, y compris les spiritueux (indispensable pour un bar à cocktails).
Prix d'une licence IV : entre 7 000 et 15 000 € selon les régions (plus cher à Paris, moins cher en province). C'est un marché : les licences IV sont limitées en nombre, vous devez racheter une licence existante.
Le permis d'exploitation : Formation obligatoire de 20 heures (environ 400 €) pour obtenir le permis d'exploitation, valable 10 ans. Sans ce permis, vous ne pouvez pas exploiter un débit de boissons.
Les formations obligatoires :
Les normes à respecter :
Les interdictions :
Le bail commercial : Négociez bien (durée, loyer, charges, clause résolutoire).
Beaucoup de porteurs de projet prévoient 100 000 € pour ouvrir leur bar. Dans la réalité, ça coûte 150 000 à 250 000 €.
Ce qu'on oublie :
Vous prenez un local parce que le loyer est abordable, sans analyser le flux de passage en soirée, la concurrence, le profil du quartier.
Résultat : vous ouvrez dans une rue morte le soir, ou dans un quartier déjà saturé de bars.
"Un bar sympa avec une bonne ambiance." Ce n'est pas un concept. C'est vague.
Un bon concept, c'est : "Bar à cocktails avec mixologie créative, ambiance lounge, DJ sets le week-end, cible 25-40 ans CSP+."
Plus c'est précis, plus c'est facile à défendre et à mettre en œuvre.
Un bar ne fait pas le même CA tous les mois. Juillet-août peuvent être en forte baisse (vacances, chaleur, terrasses qui drainent la clientèle ailleurs). Septembre-octobre sont souvent excellents (rentrée, reprise de l'activité). Janvier est souvent calme (budgets serrés post-fêtes).
Intégrez cette saisonnalité dans votre plan de trésorerie.
"Si c'est bien, les gens viendront." Non. Dans un environnement ultra-concurrentiel, il faut communiquer en permanence.
Instagram, Facebook Events, partenariats, soirées à thème, influenceurs locaux... Sans communication, vous restez invisible.
Vous investissez 180 000 € dans le local et l'équipement, mais ne gardez que 15 000 € de trésorerie.
Au bout de 3 mois, vous êtes à sec.
La règle : sur 200 000 € d'investissement, prévoyez 40 000 à 50 000 € de trésorerie pure (20 à 25%).
Il vous aide à :
Coût : 2 500 à 5 000 € pour l'accompagnement à la création.
Il vous accompagne sur :
Un bar bien piloté avec son expert-comptable a beaucoup plus de chances de passer les 3 premières années.
Ouvrir un bar, c'est un projet exigeant, risqué, avec des horaires lourds (soirs et week-ends). Ça demande de la préparation, de l'investissement, de la résilience.
Les clés du succès :
Ne vous lancez pas parce que vous aimez l'ambiance des bars. Lancez-vous parce que vous avez un projet solide, chiffré, réaliste.
Chez HR Associés, on accompagne les créateurs de bars de l'idée à l'ouverture : business plan, choix du statut, montage financier, pilotage de la trésorerie. Pas pour faire de la compta, mais pour construire un projet qui tient la route.